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RRR : Rise Roar Revolt littéralement « s’élever, rugir, se révolter » inspire même les plus disciplinés à prendre les armes contre la tyrannie.

Dans un film historique, épique et musical sorti en mars 2022, S.S. Rajamouli prend en main tout le savoir-faire et l’Histoire d’un pays pour en faire un véritable emblème mondial du cinéma indien.


Une histoire grandiose entre réalité et fiction. 


C’est en Inde, dans les années 1920 que prend place notre histoire. C’est la période du Raj britannique ou plus communément appelé l'Empire des Indes. Cette période qui s'est étendue de 1858 jusqu'en 1947, est une période coloniale instaurée par le gouvernement britannique dans les territoires de l'Inde, du Pakistan et du Bangladesh. Lorsque l'administrateur Scott Buxton et son épouse enlèvent Malli, une jeune fille du peuple Gond dans la jungle, ils ne se doutent pas un seul instant que le village est protégé par Komaram Bheem interprété par N. T. Rama Rao Jr, un guerrier qui imagine un plan pour pouvoir la sauver. Sachant cela, les Britanniques décident de lancer un avis de recherche contre lui. Parallèlement, Alluri Sitarama Raju interprété par Ram Charan, un homme de la police impériale indienne est envoyé pour l'arrêter. Lorsque leurs destins se croisent, ce n’est plus deux hommes indiens qui se battent pour leurs convictions mais la représentation d’une nation tout entière derrière eux. Pour cette histoire S. Rajamouli s'est intéressé aux parcours de deux révolutionnaires indiens des années 1920 en imaginant ce qui se serait passé si les deux hommes s'étaient rencontrés et s'ils avaient été amis. L'intrigue du film explore la période d'errance de leur vie, lorsque les deux révolutionnaires ont choisi de tomber dans l'oubli avant de commencer le combat pour leur pays.


Plus qu’un duo, des frères.


En faisant preuve d’un patriotisme sans failles, le réalisateur nous montre que la force est forcément du côté des justes quand la cause en vaut la peine. Deux hommes du peuple arrivent à se battre à eux deux contre des centaines, voire des milliers de personnes et à s'en sortir indemnes. Les méchants Anglais, sont dépeints comme les pires humains qui exploitent les richesses, dénigrent les populations et volent ceux qui ne respectent pas leurs ordres ce qui ne sera pas sans conséquence. Le patriotisme et le parti-pris politique du film auraient pu être un frein à l'appréciation du film mais il est sur un équilibre maîtrisé presque absolu. En reprenant les bases fondamentales du cinéma hollywoodien, ce film nous montre la pure maîtrise de ces codes mais aussi la patte singulière du réalisateur qui alterne parfaitement entre émotion et surtout spectaculaire. Mettez alors de côté votre vision du blockbuster américain et entrez pleinement dans celui de l’Inde. Dès les premières minutes, on est surpris par toute cette mise en scène avec ces ralentis, ces gros plans et ce jeu d’acteur exagéré sans oublier ses chansons redondantes et mielleuses. Tout est dans la démesure et dans l'exagération et c’est assumé. Le scénario est simple mais efficace, ce sont sans conteste trois heures qui s'enchaînent dans un rythme effréné grâce à son sens aigu du rythme et de la mise en scène et surtout du montage. Ce qui fait de lui l'un des films les plus rentables de 2022 avec une recette de plus de 175 millions de dollars mais aussi le troisième plus grand succès indien de tous les temps au box-office. L’art du cinéma est maîtrisé et produit comme un pur divertissement. Sans conteste, ce que le public retient plus que tout de ce spectacle, c’est le duo d'acteurs qui incarnent des personnages humains, grandioses et surtout une relation qui fait des hommes que tout oppose, des frères de cœur qui se soutiennent dans les pires moments. 


Une musique unificatrice. 


N’allez pas sans savoir que la musique dans un film de production indienne est un point essentiel. Elles permettent d'établir des chorégraphies spectaculaires et captivantes et favoriser les émotions aussi bien d’euphorie que de tristesse. Ce film en est bien la preuve, il a notamment remporté le Golden Globe et l’Oscar de la meilleure chanson originale pour M. M. Keeravani, le frère du réalisateur et Chandrabose avec Naatu Naatu. Mais ce n’est pas la seule musique qui rend hommage à la diversité culturelle et cette volonté unificatrice pour ce pays et qui marque même ceux qui lui sont étrangers. Pour confirmer sa trame scénaristique et les convictions qu’il prône depuis le début, Rajamouli avec la chanson de fin Sholay présente huit figures indépendantistes, révolutionnaires et héroïques de l'histoire indienne qui représentent une région particulière de l'Inde. Soyez sûr qu’après avoir vu ce film vous serez emportés par cette soif de révolte. 




Rares sont les films qui réussissent à convaincre la majorité et celui-ci à une postérité qui a le mérite de faire encore parler de lui. Ce film est le parfait mélange harmonieux de tous les arts en allant de la musique, en passant par la photographie sans compter les costumes, la mise en scène et le jeu d’acteur ce qui lui permet d'entrer dans l’héritage passé mais aussi futur de cette nation. Bien que le cinéma indien soit encore trop peu connu du grand public Occidendal et trop peu mis en valeur, il en est pas à douter que celui-ci continue son ascension dans le septième art et dans le cœur des gens qui le regardent.

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