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Les vieux de la vieilles


A contre-courant de ce mois d’octobre que l’on réserve aux horreurs, voici bien une sobre douceur : Les Vieux de la vieille.

La France, comme vous l’auriez probablement constaté, est dotée d’un patrimoine cinématographique qui n’ayons pas peur de le dire est incroyablement riche. Depuis les débuts du cinéma, les Français ont une accroche toute particulière avec celui-ci ; que ce soit par leurs créateurs, le mouvement mondialement connu de la Nouvelle Vague ou bien par les vedettes iconiques qui les ont représentés au-delà des frontières. Dans la branche du cinéma français notoire et populaire des années 1960, on trouve le film Les Vieux de la vieille réalisé par Gilles Grangier qui met en scène nos grands acteurs de l’époque dans un trio étonnamment surprenant au moment de sa sortie : Jean Gabin, Pierre Fresnay et Noël-Noël. Dans cette comédie en noir et blanc, le jeu des acteurs est magnifié par les dialogues de nul autre que Michel Audiard.


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Dans ce film, inspiré du roman de René Fallet, Baptiste Talon (Pierre Fresnay), fraîchement retraité de la SNCF rentre en Vandée dans son village natal de Tioune, pour y retrouver deux vieux amis et camarades d’enfance. Il y a Jean-Marie Péjat (Jean Gabin), un réparateur de vélo vieux célibataire et Blaise Poulossière (Noël-Noël), un ancien éleveur de cochons. À eux trois, ils mettent le village en émoi par leur franc-parler et leurs blagues douteuses. Baptiste leur apprend être revenu pour résider à l’hospice de Gouyette tout proche et dont on lui a vanté les mérites. Par un concours de circonstance plutôt cocasse, les trois compères partent dès lors à pied sur la route, avec leurs sacs et leur panier remplis de bouteilles de vin, pour un voyage ponctué de nombreuses péripéties. Mais ces irascibles vieillards une fois à destination, déçus par l'ambiance austère régnant dans l’hospice décident de rentrer au village. Dans ce film, l’expression « ce n’est pas la destination qui compte mais le chemin parcouru » prend tout son sens. Vous allez croire qu’avec ce résumé vous avez tout vu et tout compris du film, mais ce  n’est pas le cas.  En réalité, l’histoire n’a rien de plus simple que de suivre les aventures de trois vieux qui font l’école buissonnière mais il faut le voir pour le comprendre. Ce sont les répliques, le jeu d’acteur et leurs mimiques mordantes qui en font l’essence même, se vendant à plus de 3 400 000 entrées et faisant de lui le 10ème film de l’année.


Un humour décapant et une forme de double hommage

Ce scénario n’est plus ni moins qu’un prétexte pour faire un enchaînement de sketches et nul doute que les dialogues sont la force même de ce film. Il faut tout de même prendre en considération qu’il faut un terrible temps d’adaptation pour les comprendre car ils sont dans un patois et dans un argot qui n’est presque plus parlé de nos jours. Pour assimiler toutes les blagues, il faudrait l’avoir vu peut-être même cinq fois. Ces personnages et l’humour, bien qu’énormément caricaturé de l’ancienne compagne titille la fierté française et nous donne des personnages aussi horripilants que touchants. J’ose espérer que vous connaissez tous un homme comme un de ces trois personnages, plein de vie et d’amour mais foncièrement acrimonieux. Rien que leur présence met du piquant dans l’existence même des autres. Ces trois vedettes du cinéma français n’ont à n’en pas douter mis leurs egos de côté pour livrer une performance outrancièrement grandiloquente.



Ce qui était à l’époque et même encore aujourd’hui était considéré comme une caricature des anciens de la campagne se renouvelle en une forme d’hommage à ceux qui la composent et qui en font son identité. Regarder ce film aujourd’hui, donne la sensation de rendre honneur à la campagne française d’autrefois mais aussi provoque une certaine nostalgie des anciens acteurs et du cinéma d’une époque qu’on aurait aimé retrouver. Mon conseil est alors très simple, ce film se regarde en famille ou entre amis mais en aucun cas tout seul. Profitez !

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