Pourquoi ?
- kim hardonniere

- 24 nov.
- 14 min de lecture
It Is Clueless a commencé en tant que blog de critiques de cinéma qui, depuis sa création formelle en tant qu’association 1901 en 2024, tend à la création de contenu autour de la neurodiversité. Pourquoi ? Évidemment, il y a des éléments personnels dans la vie des fondatrices de l’asso qui nous ont poussé vers la neurodiversité en tant que sujet et vers le cinéma en tant que médium. Mais, mettant le personnel de côté, pourquoi parler de la neurodiversité au cinéma ? C’est important que, en tant qu’asso, on sache pourquoi on fait les choses mais c’est également important qu’on l’écrive, qu’on le formalise, qu’on le partage.
Sans tergiverser, voici de quoi on va parler. D’abord, beaucoup de contexte pour expliquer pourquoi la représentation dans le cinéma est importante et en particulier celles de la neurodiversité. Ensuite, la place de la neurodiversité dans la société. Enfin, qu’est-ce qu’on fait en tant qu’asso ? Qu’on soit clair, même si de nombreux articles sont cités, même si on parle en connaissance de cause, beaucoup de ce qui est dit est influencé par une opinion personnelle.

I – Fiction et Identité
Premièrement, on veut parler de la base de ce qu’on fait, pourquoi le cinéma c’est important ? Le rôle de la fiction dans la construction de l’identité est primordial. La lecture, et par extension la fiction, a un réel pouvoir transformateur. Cela nous permet d’être plus conscient de nous-mêmes, d’avoir conscience de soi en relation avec les autres et en relation avec notre environnement (Brokerhof et al., 2018; Fialho, 2019). La fiction nous transforme et nous pousse à être plus conscient et empathique, en gros. La « réalité » n’existe pas, c’est seulement des constructions, des représentations mentales, des histoires qu’on se raconte. C’est vrai aussi pour l’histoire qu’on se raconte de nous-même, de qui on est (Bruner, 2004). C’est-à-dire ; lire des romans, regarder des films et des séries, jouer à certains jeux vidéo, tout ça, toute cette fiction que l’on consomme, est hyper important dans la manière dont on se voit nous-même, dans la construction de qui on est (Brokerhof et al., 2018). Si on ne voit pas de personnes qui nous ressemblent dans des positions de pouvoir ou dans certains rôles ou même les voir tout court, cela limite notre capacité à nous imaginer dans ces positions. En 2005, une étude a été menée sur les différentes caractéristiques que des ados associent aux personnages fictionnels auxquels ils/elles s’identifient. Selon cette étude (et d’autres) on s’identifie largement plus à des personnages qui sont du même genre et de la même ethnicité que nous. Cependant, plus de personnes racisées s’identifient à des personnages blancs que l’inverse car il y a moins de personnages racisées disponibles auxquels s’identifier (Hoffner & Buchanan, 2005). Ce n’est pas nouveau. On a beaucoup dit qu’il faut voir plus de femmes au cinéma, il faut voir plus de personnes racisées au cinéma, il faut voir plus de personnes non-Occidentales au cinéma. L'identification se poursuit aussi dans les relations para-sociales créées avec des personnages qui sont souvent similaires et perçues comme de ‘vraies’ relations sociales (Lind, 2015). Donc la fiction informe non-seulement comment on se construit nous-même mais aussi comment on se voit par rapport aux autres, dans nos relations sociales. Même plus que l’identification, que de voir quelque chose et se dire ‘je veux être comme ça’ ou ‘ça c’est comme moi’, on a tendance à imiter ou adopter les caractéristiques des personnages que l’on voit et être réellement changé par les œuvres de fiction que l’on consomme (Loi et al., 2023; Sestir & Green, 2010). Donc voir des personnes neurodiverses dans des œuvres de fiction, notamment le cinéma et les séries télé parce que c’est ce que l’on consomme le plus comme histoires (Rentfrow et al., 2011), c’est essentiel pour les personnes neurodiverses, pour pouvoir se construire et exister dans cette identité de neurodiversité (Betts et al., 2023). On ne va pas s’attarder ici sur l’importance, non-seulement d’avoir des représentations de personnes neurodiverses au cinéma, mais de bonnes représentations, car cela pourrait faire le sujet de nombreuses dissertes, thèses, bouquins, etc. Mais sachez qu’on ne parle pas dans vide et qu’il y a une réelle demande pour ces représentations (Huang-Horowitz et al., 2025).
II – Neurodiversité et intersectionnalité
Dès la première instance du mot « neurodivergence » par Judy Singer en 1997, son aspect politique est souligné. Il cherche à résister le modèle médical du handicap, qui lui décrit tout ce qu’on appelle aujourd’hui de la neurodiversité, dans des termes médicaux. Dans le modèle médical on parle de « souffrir d’autisme », on « soigne» le TDAH uniquement par la prise de médicaments, toute déviation de la ‘norme’ neurologique est perçue comme une maladie, comme un problème physique, biologique, à être résolu pour revenir à la ‘norme’. Singer introduit la neurodiversité qui s’inscrit dans un modèle social du handicap. Dans ce modèle, le handicap est une conséquence de constructions sociales. Si tout le monde était autiste, si c’était la ‘norme’, alors les personnes autiste ne serait pas en situation de handicap, la société aurait été construite pour elles, et être autiste ne serait pas un désavantage ou un obstacle dans la société comme ça l’est aujourd’hui (Cormier & Boehning, 2025; Hare, 2024; Singer, 2016; Walker, 2011). Comment ça un désavantage et/ou un obstacle ? Oui, pardon, ne soyons pas naïfs, la société n’est pas adaptée pour les personnes neurodiverses. Sans entrer dans les détail, les personnes neurodiverses ont toujours exister, et on toujours subit une forme de discrimination et/ou de violence. Que ce soit dans le folklore et la mythologie où des fées échangent les bébés pour des « changelings », dont les caractéristiques correspondent bizarrement à ce qu’on appelle aujourd’hui l’autisme (Cousler, 2022) et dont les parents se débarrassaient, ou dans les crises identitaires des personnes autistes aujourd’hui (McMillan, 2025; Meinen, 2023; Stanich, 2024) dans les discriminations dans le monde du travail (Praslova et al., 2023; Robertson, 2009; Waldock & Khan, 2025), la société reste globalement injuste, violente et hostile envers les personnes neurodiverses (Krazinski, 2023; Ridout, 2022).
Cependant, le modèle social a aussi ses failles et oublie trop souvent que certains handicaps, certains obstacles persistent peu importe l’organisation de la société. Et c’est ok. Les modèles sociaux et scientifiques évoluent constamment. Un autre modèle proposé est celui du récit. Il replace les personnes comme sujet et non objet et se concentre sur leurs réelles expériences (Betts et al., 2023). Mais tout cela est extrêmement récent et mérite d’être beaucoup, beaucoup, beaucoup plus exploré avant qu’on puisse en parler avec l’aplomb qu’on accorde actuellement au modèle social. Et en observant un peu la société, et surtout les systèmes capitalistes qui nous dominent, on peut arriver assez rapidement à la conclusion que la société n’est pas faite non plus pour beaucoup d’humains. Le capitalisme n’a pas besoin que les gens soient humains, soient heureux, soient épanouis, le capitalisme a besoin de gens qui produisent plus et plus rapidement. Tous ceux qui ne correspondent pas à une norme d’un homme, blanc, cis, hétéro, jeune, en pleine forme, neurotypique, tous ceux qui demandent à la société de s’étendre un peu pour les accommoder hors de cette norme construite de manière artificielle par la société, par l’histoire, par des préjugés fondés sur l’habitude et rien d’autre, tous ceux-là, la société tend à les abandonner (Hare, 2024).
En 1989, Kimberle Crenshaw, professeure de droit constitutionnel à Columbia et spécialisée dans les questions de race et de genre, parle pour la première fois d’intersectionnalité (Crenshaw, 1989). Pour elle, et beaucoup qui la suivent, les systèmes d’oppression de la société s’accumulent, c’est-à-dire qu’une femme noire subira plus de difficultés et discriminations qu’une femme blanche ou qu’un homme noir. L’intersectionnalité entre l’ethnicité et le genre était le point de départ de cette théorie qui s’étend maintenant à tout groupe marginalisé, dont la neurodiversité. L’intersectionnalité continue d'être un moyen de pointer des inégalités et démontrer que certaines personnes en sont plus atteintes que d’autres ainsi que l’effet cumulatif de la discrimination, par exemple avec l’ethnicité et la neurodiversité (Udonsi, 2022). Cependant, l’intersectionnalité a un pouvoir plus que dénonciateur. Une identité qui émerge de la mentalité d’intersectionnalité est décrite sous le terme de neuroqueer (Barnett, 2024; Loy-Ashe, 2023). En effet, la neurodiversité et la sexualité dite queer (ici prise dans le sens de tous qui ne sont pas hétéro) se recoupent souvent, notamment pour des questions de genre et de dysmorphie (= ne pas se sentir bien/à l’aise/à sa place dans son propre corps). Dans certaines formes de neurodiversité, il y a une dissociation, une distance, entre son corps et son esprit, ce que le corps demande (de l’eau, de la nourriture, du sommeil, etc) n’est pas toujours évident ou accessible, notamment pour des personnes autistes ou TDAH. Cette dissociation corporelle rejoint parfois une dissociation de genre, ne se sentant pas dans son corps, on ne se sent pas non plus dans un genre ou un autre. La proportion de personnes non-binaires est bien plus élevées chez les personnes autistes que dans le reste de la population (Dewinter et al., 2017; Walsh et al., 2018). La notion de neuroqueer est fondamentalement intersectionnelle et résiste aux modèles imposés par la société, notamment autour du corps et du rapport entre le soi, qui on est, et la société et qui elle veut qu’on soit. L’intersectionnalité résiste à la norme, au « mainstream » de la société (Beck, 2024). Cette représentation du monde nous invite à remettre l’humain, la différence, la tolérance pour TOUS et pas seulement ceux qui sont socialement acceptables en ce moment, au centre de notre conception du monde. Toutes les différences y ont leur place, la stigmatisation de la campagne par rapport à la ville, les normes corporelles de beauté, le genre, la sexualité, la religion, la neurodiversité, l’ethnicité, etc. Le but n’est pas de faire une liste infinie de toutes les catégories possibles, le but est que peu importe la ‘catégorie’, peu importe la personne en face, on soit tolérant et acceptant de l’autre. Et cela passe par voir l’autre, avoir des récits justes et cohérents, des représentations dans les histoires et les personnages que l’on voit (Ventour-Griffiths, 2024). Comme on l’a dit, la fiction a un énorme pouvoir transformateur et il faut s’en saisir pour changer non seulement des individus mais aussi la société vers une modèle, introduit par l’intersectionnalité, qui rend de plus en plus compte de la complexité et diversité des êtres humains.
III – On fait quoi ?
Bon. Redescendons à peu, c’est bien beau de vouloir changer la société mais en tant qu’individu et en tant qu’asso, qu’est-ce qu’on fait ? Déjà, faut se rendre compte qu’on ne va rien résoudre, on ne va rien changer à part soi-même. Mais soi-même c’est déjà une partie de la société, changer les choses se fait progressivement, petit à petit en sachant que nos actions n’auront probablement pas un impact énorme, mais que c’est quand même bien mieux que de ne rien faire. Si tout le monde ne fait rien, rien ne change. Alors, en sachant ça, on fait quoi ? Chez It Is Clueless, on veut sensibiliser, informer des gens, partager nos connaissances et expériences de la neurodiversité.
Il y a des représentations de la neurodiversité et on veut en parler. On a dit qu’on ne va pas s’attarder sur la nécessité d’avoir des représentations et des bonnes représentations parce qu’il y aurait trop à dire. Mais en vrai c’est important d’en parler un peu. C’est quoi une bonne représentation ? Bah, ça dépend, ça peut changer de personne en personne. Pour certains, des personnages comme Dr. Sheldon Cooper ou Dr. Shaun Murphy, sont des bonnes représentations de l’autisme car elles montrent des personnes autistes qui sont plus ou moins intégrés dans la société et sont assez indépendants. Ce sont des personnages qui résistent au stéréotype d’un personnage autiste, présenté dans Rainman, Music et autres, qui est infantilisé et un fardeau pour les personnages qui doivent s’en occuper 24/7. Dans ce stéréotype, les personnages autistes sont plus des éléments de l’histoire, des outils pour raconter quelque chose, que de vrais personnages, ceci est un problème récurrent dans les représentations du handicap (Snyder & Mitchell, 2000). Alors Dr. Sheldon Cooper et Dr. Shaun Murphy, ok ils résistent un stéréotype mais ils en perpétue un autre (Dosch, 2019). Les deux, et d’autres représentations de l’autisme, sont des hommes blancs, hétéro, et des savants, des génies. Ce stéréotype crée une idée selon laquelle les personnages autistes sont soit incapables soit des génies. Pas ouf. Les personnes autistes sont des personnes, elles sont nuancées et leurs représentations devraient l’être aussi. La fiction influence la réalité et en perpétuant des stéréotypes dans nos personnages, on facilite les stéréotypes dans la ‘vraie’ vie qui existent et sont très ancrées, comme les personnes autistes sont trop forts en ordi et technologie, les personnes avec un TDAH sont de super entrepreneurs et les personnes dyslexiques sont grave créatives (Praslova et al., 2023) ! C’est pas nécessaire de mettre des gens dans des boîtes comme ça. Tout évolue constamment et il y a des efforts pour commencer à avoir plus et de meilleures représentations de la neurodiversité (Nankervis, 2022). Pour finir avec l’exemple des personnages autistes, ce qu’on veut faire avec l’asso c’est discuter de ces représentations, parler de leurs avantages et inconvénients, et tenter d’aiguiller vers celles que nous on voit comme des bonnes représentations ou des représentations plus nuancées, comme Quinni de Heartbreak High ou Ayda Aguefort de Dimension 20 : Fantasy High.
Tout le monde peut résister à la normativité, d’abord en étant conscient de ce que c’est, et c’est vraiment pas tout le temps évident surtout quand ça nous touche pas directement, et ensuite en changeant notre attitude, nos comportements. Ça peut commencer dans le langage qu’on utilise, la police avec laquelle on écrit, si on présente quelque chose de manière multimodale (écrite, visuelle, sonore etc) et plein d’autres. Une étude de 2023 conduite par treize chercheurs.eues dit explicitement qu’ils écrivent de manière non-linéaire, avec une utilisation délibérée de la première personne du pluriel, de sorte à illustrer au plus fidèlement les pensées et les manières de penser, de communiquer, d’interagir, des personnes neurodiverses, tout en restant dans les contraintes d’un article académique (Betts et al., 2023).
Dans le cinéma, à quoi ça peut ressembler ? Peut-être un éloignement de l’auteur comme unique créateur et tendre plus vers la cocréation. Les espaces de jeux de rôles (RPGs) notamment ceux qui sont filmés/enregistrés et distribués à un public le font déjà, l’histoire est cocréée avec tous les joueuses/joueurs à la table. Qu’est-ce que la cocréation à avoir avec la neurodiversité ? La cocréation s’inscrit dans la démarche d’intersectionnalité, dans l’idée que tout ce qui est monolithique manque de nuance et donc manque d’humanité. Surtout dans des contextes neurodiverses ou les stéréotypes sont nombreux et dans lesquels on oublie trop souvent que, la neurodiversité est un terme qui englobe une multitude de personnes et ne dénote pas une seule chose. Donc parler avec plusieurs voix est un moyen de mitiger cette vision trop singulière de la neurodiversité (Betts et al., 2023). En passant par le cinéma et les médias, ce n’est pas seulement un travail intradiégétique (= à l’intérieur de l’histoire/du récit)qui doit être conduit mais également extradiégétique (= à l’extérieur de l’histoire/du récit). En gros, c’est bien beau d’avoir des personnages neurodiverses mais c’est vachement hypocrite si ce n’est pas avec des acteurs neurodiverses ou si les films ne sont pas accessibles par des personnes avec des hypersensibilités visuelles et auditives etc (Alper, 2018; Praslova et al., 2023). Les personnes neurodiverses perçoivent le monde différemment, communiquent et consomment différemment (Betts et al., 2023; Heasman & Gillespie, 2019) donc pourquoi faire des représentations de personnages neurodiverses dans des formes, des médias, auxquels l’accès est limité ? Créons plutôt des films, des séries, etc faits pour et par des personnes neurodiverses.
Œuvres citées
Alper, M. (2018). Inclusive sensory ethnography: Studying new media and neurodiversity in everyday life. New Media and Society, 20(10), 3560–3579. https://doi.org/10.1177/1461444818755394
Barnett, J. P. (2024). Neuroqueer frontiers: Neurodiversity, gender, and the (a)social self. In Sociology Compass (Vol. 18, Issue 6). John Wiley and Sons Inc. https://doi.org/10.1111/soc4.13234
Beck, T. J. (2024). Neurodivergent culture and embodied knowledge beyond neoliberal identity politics. Culture and Psychology, 30(3), 736–756. https://doi.org/10.1177/1354067X231191489
Betts, K., Creechan, L., Cawkwell, R., Finn-kelcey, I., Griffin, C. J., Hagopian, A., Hartley, D., Manalili, M. A. R., Murkumbi, I., O’donoghue, S., Shanahan, C., Stenning, A., & Zisk, A. H. (2023). Neurodiversity, Networks, and Narratives: Exploring Intimacy and Expressive Freedom in the Time of Covid-19. Social Inclusion, 11(1), 60–71. https://doi.org/10.17645/si.v10i1.5737
Brokerhof, I. M., Bal, P. M., Jansen, P. W. G., & Solinger, O. N. (2018). Fictional Narratives and Identity Change: three pathways through which Stories influence the Dialogical Self. Towarzystwo Naukowe KUL.
Bruner, J. (2004). Life as Narrative. Social Research, 71(3), 691–710.
Cormier, K. K., & Boehning, M. P. (2025). Challenging Deficit Depictions with Authentic Representations of Neurodivergence in Young Adult Literature. https://www.diversebooks
Cousler, S. (2022). A Magical Bridge. New Mexico State University.
Crenshaw, K. (1989). Demarginalizing the Intersection of Race and Sex: A Black Feminist Critique of Antidiscrimination Doctrine, Feminist Theory and Antiracist Politics. University of Chicago Legal Forum, 1, 139–167. http://chicagounbound.uchicago.edu/uclfhttp://chicagounbound.uchicago.edu/uclf/vol1989/iss1/8
Dewinter, J., De Graaf, H., & Begeer, S. (2017). Sexual Orientation, Gender Identity, and Romantic Relationships in Adolescents and Adults with Autism Spectrum Disorder. Journal of Autism and Developmental Disorders, 47(9), 2927–2934. https://doi.org/10.1007/s10803-017-3199-9
Dosch, R. (2019). Resisting normal: Questioning media depictions of autistic youth and their families. Scandinavian Journal of Disability Research, 21(1), 150–157. https://doi.org/10.16993/sjdr.56
Fialho, O. (2019). What is literature for? The role of transformative reading. Cogent Arts and Humanities, 6(1). https://doi.org/10.1080/23311983.2019.1692532
Hare, J. (2024). Autism is Not a Disease: The Politics of Neurodiversity. Verso.
Heasman, B., & Gillespie, A. (2019). Neurodivergent intersubjectivity: Distinctive features of how autistic people create shared understanding. Autism, 23(4), 910–921. https://doi.org/10.1177/1362361318785172
Hoffner, C., & Buchanan, M. (2005). Young adults’ wishful identification with television characters: The role of perceived similarity and character attributes. In Media Psychology (Vol. 7, Issue 4, pp. 325–351). https://doi.org/10.1207/S1532785XMEP0704_2
Huang-Horowitz, N., Peterson, H., & Furey, L. (2025). Exploring the Media Discourse of Neurodiversity and Neurodivergent Individuals: A Step Toward Discovering Possibilities for All People. Western Journal of Communication, 89(4), 654–674. https://doi.org/10.1080/10570314.2024.2395314
Krazinski, M. (2023). Celebrating Neurodivergence amid Social Injustice. Hypatia, 38(4), 726–745. https://doi.org/10.1017/hyp.2023.79
Lind, A. (2015). The role of fictional narratives in adolescent identity formation : a The role of fictional narratives in adolescent identity formation : a theoretical exploration theoretical exploration. https://scholarworks.smith.edu/theses/653
Loi, C., Hakemulder, F., Kuijpers, M., & Lauer, G. (2023). On how Fiction Impacts the Self-Concept: Transformative Reading Experiences and Storyworld Possible Selves. Scientific Study of Literature, 12(1), 44–67. https://doi.org/10.61645/ssol.181
Loy-Ashe, T. (2023). Neurodivergence is also an LGBTQ+ topic. Forum, 39(2), 297–301. https://doi.org/10.2307/48799226
McMillan, C. (2025). ‘Wait, am I #neurodivergent?’ Exploring TikTok’s influence on neurodivergent self-understanding. Media International Australia, 197(1), 121–136. https://doi.org/10.1177/1329878X251381388
Meinen, L. E. (2023). Share the Experience, Don’t Take it: Toward Attunement With Neurodiversity in Videogames. Games and Culture, 18(7), 919–939. https://doi.org/10.1177/15554120221149538
Nankervis, M. (2022). Diversity in Romance Novels: Race, Sexuality, Neurodivergence, Disability, and Fat Representation. Publishing Research Quarterly, 38(2), 349–363. https://doi.org/10.1007/s12109-022-09881-6
Praslova, L., Bernard, L., Fox, S., & Legatt, A. (2023). Don’t tell me what to do: Neurodiversity inclusion beyond the occupational typecasting. In Industrial and Organizational Psychology (Vol. 16, Issue 1, pp. 66–69). Cambridge University Press. https://doi.org/10.1017/iop.2022.105
Rentfrow, P. J., Goldberg, L. R., & Zilca, R. (2011). Listening, Watching, and Reading: The Structure and Correlates of Entertainment Preferences. Journal of Personality, 79(2), 223–258. https://doi.org/10.1111/j.1467-6494.2010.00662.x
Ridout, S. (2022). The International Journal of Interdisciplinary Social and Community Studies “People Like You...” Unacceptable Responses that Trivialize Justice for Neurodivergent Victim-Survivors of Gender-Based Violence. 17(2). https://doi.org/10.18848/2324-7576/CGP
Robertson, S. M. (2009). Neurodiversity, Quality of Life, and Autistic Adults: Shifting Research and Professional Focuses onto Real-Life Challenges. Disability Studies Quarterly, 30(1). https://doi.org/10.18061/dsq.v30i1.1069
Sestir, M., & Green, M. C. (2010). You are who you watch: Identification and transportation effects on temporary self-concept. Social Influence, 5(4), 272–288. https://doi.org/10.1080/15534510.2010.490672
Singer, J. (2016). NeuroDiversity :The Birth of an Idea.
Snyder, S. L., & Mitchell, D. T. (2000). Narrative Prosthesis and the Materiality of Metaphor. In Narrative Prosthesis : Disability and the Dependencies of Discourse (pp. 47–64). The University of Michigan Press.
Stanich, A. (2024). All the World’s a (Neurotypical) Stage: Neurodivergent Folklore, Autistic Masking, and Virtual Spaces for Discussing Autistic Identity. In Journal of American Folklore (Vol. 137, Issue 545).
Udonsi, P. (2022). Young, gifted and black: the intersectionality of race, intellectual disability and neurodivergence. Critical and Radical Social Work, 10(2), 226–241. https://doi.org/10.1332/204986021X16530492120870
Ventour-Griffiths, T. (2024). When in Camelot: Space invaders, neurodiversity and popular culture. European Journal of Cultural Studies. https://doi.org/10.1177/13675494241294155
Waldock, K. E., & Khan, R. (2025). Working as ‘Rebellious Disruptors’: Neuroqueering and Cripping Academic Spaces Within the Sociology of Religion. Religions, 16(9). https://doi.org/10.3390/rel16091113
Walker, N. (2011). Throw Away The Master’s Tools: Liberating Ourselves From The Pathology Paradigm.
Walsh, R. J., Krabbendam, L., Dewinter, J., & Begeer, S. (2018). Brief Report: Gender Identity Differences in Autistic Adults: Associations with Perceptual and Socio-cognitive Profiles. Journal of Autism and Developmental Disorders, 48(12), 4070–4078. https://doi.org/10.1007/s10803-018-3702-y






Commentaires