Wim Wenders est un réalisateur allemand connu depuis plusieurs décennies grâce à ses films très souvent poétiques à travers leur scénario et leur photographie. Perfect Days n’a pas échappé à la règle. A travers une histoire simple, Wim Wenders arrive à nous apaiser pendant 2h04 de film.
Pour commencer, il est important d’évoquer que Wim Wenders est un admirateur du cinéaste japonais Yasujiro Ozu. Il lui rend hommage en sortant Perfect Days 60 ans après le dernier film d’Ozu qui est Le Goût du Saké. De plus, il a décidé d’appeler son personnage principal Hirayama, tout comme Ozu dans Le Goût du Saké. Et il est inconcevable de ne pas évoquer un autre hommage qui est à travers les différents plans, souvent très beaux, du film. En effet, tout comme Ozu, il utilise beaucoup de plans fixes et des décors très épurés et filme parfois à “hauteur du tatami”. En s’inspirant d’Ozu et en utilisant son propre style, Wim Wenders nous fait suivre le quotidien d’Hirayama ce qui nous permet de découvrir des parties de Tokyo qui sont plus modestes et qui possèdent beaucoup de charme qui est mis en valeur ici.
Pendant une grande partie du film, on voit Hirayama nettoyer des sanitaires publics mais cela est loin d’être dérangeant au contraire. En effet, ce personnage peu bavard, travailleur et un peu maniaque est très attachant et malgré qu’il ne vive pas d'aventures palpitantes, on est heureux et satisfait de suivre ses petites péripéties. Comme celle où sa nièce vient trouver refuge chez lui, ce qui leur permet de faire plein d’activités ensemble. Le voir aussi heureux de partager son quotidien avec sa nièce et de lui faire découvrir des endroits et ses hobbies est très touchant à regarder. Ce départ nous fait comprendre que même si Hirayama aime son quotidien, il ressent de la solitude comme nous tous. Le film montre à quel point la moindre interaction peut faire du bien à une personne que cela soit avec ses collègues, la femme qui tient un restaurant et dont il semble amoureux, la personne anonyme avec qui il joue au sudoku ou encore des rencontres qui amènent des personnes à être liées par un souvenir agréable alors que leur relation n’évoluera jamais. Ses souvenirs semblent lui revenir la nuit et nous sont illustrés par des surimpressions en noir et blanc. Pendant qu’il rêve, on a aussi la chance de pouvoir se remémorer ces instants.
Le film permet aussi de montrer à quel point certains métiers n’obtiennent pas encore toute la reconnaissance qu’ils méritent. Hirayama est par exemple méprisé par sa sœur, ce qui l’empêche de passer du temps avec sa nièce. Et il n’obtient aucun remerciement pour avoir pris soin de sa nièce ou pour avoir aidé un enfant à retrouver sa mère, à la place il reçoit des regards emplis de jugements ou il est juste ignorer. Pourtant, en suivant son quotidien, on constate qu’il est investi dans son métier et que sans tout ce qu’il fait, la ville serait plus sale et moins agréable. Ce film met donc en lumière à quel point chaque métier mérite d’être valorisé, en particulier quand des personnes font en sorte de remplir au mieux leur tâche.
Enfin, la musique est très importante puisqu’elle permet de rythmer le film et la vie d’Hirayama. Sa passion pour la musique est retranscrite dans le décor comme par exemple sa grande collection de cassettes qui se trouve dans sa voiture. Elle est aussi présente lors des balades en voiture et permet d’accompagner les décors à la fois simples et pourtant beaux de Tokyo. Les décors ne sont pas là pour impressionner le spectateur, ils sont loin de toute superficialité qui illustre la plupart du temps Tokyo et montrent qu’il existe des quartiers calmes et très attrayants. Grâce à tout cela, le spectateur ne peut être que apaisé.
Perfect Days est donc un film très apaisant qui peut faire penser à Lost In Translation de Sofia Coppola et pas parce qu’ils se déroulent tous les deux au Japon. C’est juste qu’une fois que l’on a fini le film, on est satisfait et heureux alors qu’il ne s’est pas passé grand chose.
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