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Momento-mori : une leçon que le Chat Potté n’est pas près d’oublier !

Entendez les sifflements qui hantent ceux qui ne respectent pas la vie. Tremblez devant le grand méchant loup et fuyez face à la mort !




N’y a-t-il rien de plus spécifique à l’animation que de rendre hommage aux comptes de notre enfance ? Les studios Disney imposent très vite cette mécanique en faisant de l'animation un espace où tout devient possible. Les mondes imaginaires, la magie, les musiques et la morale divertissent les enfants et qui, à la manière d’une Madeleine de Proust, ramènent les adultes en enfance. Les studios DreamWorks se distinguent depuis la sortie de Shrek en 2001 par leur réappropriation plus adulte et plus caricaturale d’un conte tout en restant accessible au Grand public. Les scénarios ne sont plus de simples histoires d’amour avec des princesses ou des animaux qui parlent mais des personnages complexes dans des mondes plus sombres qu’il n’y paraît. 


 Un scénario équilibré entre classique et inattendue.


Après avoir combattu son excentrique “frère” oeuf Humpty Dumpty et rencontré Kitty Pattes De Velours lors d’une quête pas plus originale que les haricots magiques et la Poule aux œufs d’or dans le Chat Potté 1. Le Chat Potté embarque alors pour sa dernière quête, celle de dénicher la mythique étoile magique pour exaucer son vœu le plus cher. C’est donc en 2022 que sort en salles Le chat potté 2 : la dernière quête, dans un scénario de Paul Fisher avec à la réalisation Joel Crawford. Le plus intrépide des héros continue son aventure qui touche presque à sa fin et qui de mieux qu’Antonio Banderas et Salma Hayek pour interpréter ces personnages vibrants et ensoleillés. 

En reprenant une ancienne légende, le Chat Potté après moult aventures périlleuses et rocambolesques entame sa neuvième et dernière vie de chat. Sauf que celui-ci ne se bat plus pour sauver son village mais bien pour sauver son unique et dernière vie car la mort en personne est venu reprendre celui qui s’en moque. Dans une chasse à l’artefact classique, Dreamwork arrive à articuler en harmonie humour et violence autour d’une morale simple en apparence mais qui se compose de plusieurs grilles de lecture. Les choix scénaristiques sont malins et réfléchis pour réussir à faire de ce long métrage un parfait équilibre pour les adultes et les enfants. Les plus jeunes pourront y voir un film qui prône des valeurs simples et parfois même délibérément clichés comme l’humilité, l’amitié et l’amour. Idées qui sont renforcées avec des personnages secondaires haut en couleur comme Boucles d’or et les ours, une famille avec ses défauts et ses qualités ce qui la rend encore plus attachante. Jack Horner, le méchant, qui veut égoïstement posséder toute la magie de ce monde. Volonté qui, on le comprend bien, résulte d’un traumatisme lié à son enfance. Il va faire rire les enfants et exaspérer les adultes car on comprend difficilement ce qu’il vient faire là. Souvent pour accompagner les héros, on y ajoute à l’histoire un personnage comme Perrito : un petit chien moche, naïf, niais qui par les malheurs de la vie se retrouve sans amis et sans famille. Et qui par ces qualités simples va pouvoir aider le héros dans sa quête. Beaucoup pourront critiquer le personnage de Perrito mais lorsqu’il nous raconte son histoire la dimension de son personnage change complètement, la violence du monde réel est décrite de manière tellement subtile alors qu’il alterne continuellement entre humour et légèreté ne peut nous laisser indifférents. Par moment, on se sent comme privé de la magie du cinéma d’animation par le dure réalisme d'histoires qui au final nous concernent tous.  


L'animation : un héritage sans failles.

 

L’animation rend possible ce qu’on a dans notre imaginaire et la technologie nous aide alors, pourquoi se priver de la beauté qu’elle peut nous offrir ? Parlons-en de l'animation, depuis quelque temps, on sent comme un renouveau dans le genre de l'animation et ce n’est pas sans le bouleversement qu’a provoqué Spider-Man : New Generation des studios Sony. On a affaire à un véritable renouveau artistique et créatif. On s'éloigne du réalisme et de l’animation trop “parfaite” pour revenir à la liberté principale de l’animation : celle de faire tout ce que le monde réel nous empêche. Pour ainsi ressembler plus aux livres jeunesses et aux contes de fées. Les techniques graphiques sont renouvelées et la direction artistique ne sert plus qu'exclusivement à l’efficacité d’un film. Le parfait mélange entre 2D et 3D nous immerge dans un univers dans lequel on à conscience de son irréalité tout en cassant les codes pour devenir le monde de tous les possibles. Les combats sont captivants par leur énergie et les explosions de couleurs que nous offre la palette ne nous laissent pas une seconde de répit. Le dynamisme virevoltant ne serait rien sans être accompagné de la musique d’Heitor Pereira qui ne laisse pas de doute sur sa capacité à comprendre les enjeux de son travail. Chaque détail challenge l’animation traditionnelle ce qui rend encore plus impressionnant la qualité du projet.



Lorsque la Grande Faucheuse et le grand méchant loup ne font plus qu’un. 


Un véritable héros se bat toujours pour un combat qui en vaut la peine. Et n’y a-t-il rien de plus important au monde que de se battre pour sa propre vie ?  

Ici, le grand méchant loup des contes de notre enfance est à mon sens ce que le Joker est à Batman : l’ennemi parfait face à celui qui s’est tant joué de la mort. Une certitude, impossible d'oublier ses sifflements et le stress qu’il nous fait ressentir. Le Chat Potté par l’emprise psychologique qu’à la mort sur lui est dépouillé de ses habitudes et de son arrogance mais il est par-dessous tout privé de son plus grand super pouvoir : sa légende. Il doit alors faire face à un nouveau sentiment, celui de sa peur face à la mort. Cette personnification de la mort en grand méchant loup, avec sa cape noire, ces yeux rouges et ces deux focilles n’est pas anodine. C’est le premier méchant que l’on rencontre enfant, il nous rend vulnérable. Si même le Chat Potté dans un film d’animation peut saigner, alors nous aussi. Il fait resurgir en nous une peur bien profonde, celle de la peur de la mort. L'animation nous met en face comme si c'était à nous de nous battre. Par cette épopée, Dreamworks et le Chat Potté nous montrent la vraie valeur d’une vie en allant au-delà de la mélancolie. La vie est sacrée et ceux qui ne sont pas prêts à se battre pour la vivre sont condamnés à entendre les sifflements de la mort. 



À bien des égards, ce film alterne entre reprise classique et véritable prise de risque qui ne peut nous laisser de marbre. Tant par sa subtilité scénaristique que par la justesse de la violence concrétisée par la présence de la mort en personne et l’animation. Autant d'éléments qui feront de lui un des films sélectionné dans la catégorie de meilleur film d’animation aux Oscars en 2023. Une morale simple mais efficace, celle de respecter la vie car elle est unique et c’est ce qui nous concerne tous.



28 vues1 commentaire

1 comentário


Jasmine
Jasmine
15 de mar.

Top! J'ai hâte de voir s'ils vont faire le nouveau Shrek dans ce style d'animation :)

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