Village of the Damned (1960)
- kim hardonniere
- 4 oct. 2024
- 4 min de lecture
Sci-Fi oui, Horreur non. En 1960, Wolf Rilla réalise ce film de science-fiction et horreur, où l’on ne sait jamais quel est le vrai danger, le vrai enjeu. Un film divertissant mais qui fait ni chaud, ni froid, et certainement pas peur.

Un Bon Concept
On va passer outre la misogynie, les stéréotypes racistes, les préjudices divers et variés qui sont de passage au cours du film, il date de 1960 et ce n’est pas le sujet de film. Mais WOW c’est choquant d’entendre ce qui se disait naturellement et avec désinvolture. Même si le cinéma aujourd’hui à encore beaucoup à faire en terme de représentation, il faut se dire que des avancées ont étés faites, on en est plus à dire qu’un village a tué toutes les femmes parce qu'elles avait les cheveux noir et leurs enfants des cheveux blonds et que c’est des sauvages. C'est un film de son époque, l'époque n'est pas idéale, ce n'est pas la question ici.
L’origine de la peur dans le film est clair, c’est l’inconnu, la première et plus grande peur. L’ouverture in media res nous plonge dans cet inconnu au niveau des personnages, avec une situation apparemment mondaine, un déjeuner chez un ami, qui tourne au drame. Et la suite du concept est fait de la même simplicité efficace. Tout le monde s’évanoui puis toutes les femmes tombent enceintes et des enfants étranges, tous connectés et avec des pouvoirs surhumains, naissent. Simple. Un inconnu, un danger qui est partout dans ce village, qui vit dans chaque famille, que faire ?
Excellent concept mais l'excution tombe à plat.
Pas d’émotion, pas d’Horreur
L’objectif d’un film qui se dit d’horreur est de susciter un sentiment de peur, de répulsion, d’angoisse même de surprise (type "jump scare") chez le spectateur. LE gros défaut de Village of the Damned est qu’il n’y a pas d’émotion. Comment avoir peur pour un personnage à qui on ne s’attache pas ? La confusion et inquiétude des personnages face à quelque chose d’inexplicable est faible, on ne ressent pas leur peur, leur angoisse et donc le film nous invite pas à la sentir pour nous même. Les femme sont incroyablement calmes à l’idée de toutes tomber enceinte en même temps et d’avoir un enfant de personne ne sais où. On ne voit quasiment pas leur panique, la difficulté pour des gamines de 17 ans d’avoir un enfant du jour au lendemain, juste qu’elles ne savent pas comment c’est arrivé.
Le point de vue du film est celui des hommes qui tentent de savoir ce qui se passe. Erreur. Le film serait beaucoup plus flippant du point de vue des femmes, qui sont celles directement impactées et qui ont quelque chose d’inconnu qui pousse en elles et qu’elles vont devoir élever comme leur enfant.
spoiler Le moment le plus tendue est quand la troupe d’enfants tuent un homme du village qui voulait les tuer, et ils forcent trois des protagonistes à détourner le regard et ne pas se souvenir de leur meurtre. Mais c’est lent et prévisible. Les personnages disent à l’homme de partir pour éviter qu’il se fasse tuer, les enfants arrivent et vont le tuer. On s’attend à ce qu’ils le fassent, ils le font. Pareil pour, spoiler le moment de fin avec le professeur qui tente de maintenir à mur en brique dans son esprit pour ne pas se faire découvrir par les enfants. Cela aurait pu être un moment de grande tension si on avait un infinitésimal attachement au personnage.
C’est quoi le message?
A la fin du visionnage, une question se pose, pourquoi ? Quelle aspect de l’humanité le film tente-t-il d’exposer, quelle facette de nous même somme nous censés voir dans ce miroir ? Sur quoi est placé l’accent de l’horreur ? Face à l’inconnu, la première peur autour de laquelle tourne le film, plusieurs réactions émergent: l’envie de connaître, l’envie d’exclure et l’envie de détruire. Le professeur et son envie de connaître sont nécessairement mis en valeur, ou en tout cas soulignés, car ce dernier est le protagoniste que l’on suit, et de par son opposition à l’envie d’exclure et de détruire. Le village et son dédain pour les enfants montre l’envie et le besoin d’exclure, et les personnages de l’armée et du gouvernement l’envie de détruire. Pour ces personnages, l’inconnu est un danger à leur survie et leur pouvoir qui doit donc être éliminé. Il faut garder son pourvoir en l’utilisant pour détruire ce qui peux le mettre en danger. Par contraste, le professeur est curieux et arrogant, il pense que le danger que pose les enfants est considérable et utilisable et il cherche donc à le comprendre pour le transformer en plus de pouvoir. Pour lui, il faut apprendre des puissants pour agrandir son pouvoir et donc assurer sa survie et son pouvoir. Cette opposition entre peur et curiosité est futile car les deux cherchent à atteindre le même but mais par des moyens différents : garder leur pouvoir. Au final spoiler le professeur montre toute son arrogance en défiant ceux qui sont plus puissants que lui, trouvant un moyen de freiner leur pouvoir juste assez pour les détruire. Il satisfait donc son pouvoir en tentant de connaitre et en détruisant.
Le message de film n’est pas clair car la curiosité et le désir d’aller vers l’autre, vers l’altérité n’aboutit pas et c’est l’impulsion de détruire tout ce qui est inconnu et différent qui gagne. Tout est détruit, sans réponse ce qui laisse un goût amère, mais le chien est en vie donc…cool.
A voir pour la vibe, l’esthétique et l’idée mais pas pour l’ambiance. Il ne fonctionne pas en tant que film d'horreur, il est vide de toute émotion. Alors, oui, cela peut fait peur, c’est une des facettes perturbante des enfants, mais ce qui est réellement perturbant est le manque de panique de ceux autour qui rendent la chose qui est censée faire peur, une simple curiosité.
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