Tous en rythme avec Billy Elliot !

Le film Billy Elliot de Stephen Daldry,  sorti en 2000, a marqué son époque et reste un film incontournable sur le thème de la danse. Du début à la fin, on suit le jeune Billy Elliot (interprété par Jamie Bell) à travers son combat contre les stéréotypes de genre.

Jamie Bell et Julie Walters dans "Billy Elliot"

Si une chose est sûre, c’est que les stéréotypes dénoncés dans Billy Elliot ne cessent de perdurer. Tout comme dans le film, beaucoup de personnes doivent se battre pour pouvoir pratiquer une activité qui n’est en général “pas autorisée” à leur genre. Billy Elliot est au départ forcé à pratiquer de la boxe, un sport jugé très masculin, mais on comprend très vite qu’il n’y prend aucun plaisir et que cela n’est que pour son père. 

Alors quand il commence la danse classique avec l’incroyable Mrs.Wilkinson (interprétée par Julie Walters), il est agréable de voir à quel point un enfant peut vite devenir passionné et motivé. Il arrive à prouver à quel point la danse classique est un sport tout aussi physique et compliqué que les autres et qu'il n'appartient à aucun genre. Il y a d’ailleurs beaucoup de scènes amusantes de son entraînement comme celle où il tombe dans sa baignoire alors qu’il essayait de faire des tours complets sur lui-même. De plus, le milieu de la danse est très exigeant. Il faut donc s’assurer une force physique mais mentale aussi. Avant de devoir prouver à ses proches que la danse classique était une extension de sa personne, il a dû se convaincre lui-même qu'il était légitime de danser. Une tâche compliquée pour un enfant mais heureusement Mrs. Wilkinson a pu le guider. 

La famille de Billy ne l’a pas du tout aidée et certaines de leurs actions restent impardonnables malgré que leur comportement et soutien à la fin restent touchants. Il est vrai que le père (interprété par Gary Lewis) subit une immense pression entre la grève sous le règne de Margaret Thatcher et le fait de devoir élever ses enfants seul mais ça n’est pas une raison d’être aussi dur avec Billy et de l'empêcher de pratiquer le sport qu’il aime. Pour ce qui est du frère, il l’a beaucoup humilié et certains de ses actes étaient choquants. Comme lorsqu’il force Billy à danser sur la table. Heureusement, ils finissent par encourager Billy du mieux qu’ils peuvent et c’est ce qui crée les meilleures scènes du film.

Mais dans la famille Elliot, on ne peut que demander la grand-mère qui est adorable du début à la fin. Voir les bons souvenirs que lui évoque Billy en lui parlant de danse  ne peut que rajouter du baume au cœur du spectateur. Surtout que grâce à Billy, elle semble regagner en vitalité et se remet un peu danser.  L'amitié entre Michael (interprété par Stuart Welles) et Billy est aussi très précieuse. Chacun ne cesse de s'encourager dans ses passions ou découverte de soi-même. Ils partagent beaucoup de moments adorables et innocents à l'écran qui montrent à quel point des enfants (et adultes bien sûr) peuvent être heureux quand ils sont enfin à l'abri des jugements.

Jamie Bell et Stuart Welles

Il est bien sûr impossible de ne pas évoquer les scènes de la grève des mineurs. Cette grève est un fait réel ayant eu lieu entre 1984 et 1985, et avait pour but de contester la fermeture de plusieurs mines de charbon. Ce fût une grève énormément réprimée et qui a causé plusieurs arrestations et licenciements. Cette grève a une place importante dans l’histoire de la Grande-Bretagne. Les scènes la mettant en valeur sont souvent courtes et semblent ne pas perturber le quotidien des enfants comme Billy. Au contraire, il y a même une scène dans laquelle il s’amuse à taper sur les boucliers anti-émeute des policiers. Le film met donc en premier plan la passion de Billy et passe un message sur les stéréotypes, mais en second plan, il montre en image les conditions de vie des mineurs.

Le décor a aussi un rôle important. Il y a une certaine différence entre le quartier de Billy Elliot et celui de Mrs.Wilkinson. Dans celui de Billy, les maisons sont collées les unes aux autres au point que Tony (interprété par Jamie Draven) passe facilement d’une maison à une autre. Au contraire, les maisons du quartier de Mrs. Wilkinson sont grandes et bien espacées par des espaces verts. La différence de classe se fait aussi lorsque Mrs. Wilkinson est prête à payer l'école de Billy car elle sait que sa famille ne peut pas. Il est touchant de voir que par la suite, le père de Billy fera de son mieux pour pouvoir payer l’école de son fils. 

Enfin, l’un des points forts du film reste la musique qui nous donne aussi envie de danser tout du long. Il y a par exemple l’incontournable “London Calling” de The Clash qui permet d’accompagner les scènes de grève. Il y a aussi Cosmic dancer de T.Rex qui nous donne envie de danser avec Billy. Le film est donc à la fois rythmé par la musique mais aussi par les talents de danse Billy. Cela donne forcément envie au spectateur de danser à un moment ou un autre !

Jamie Bell

Billy est donc la représentation de tous ceux qui ont une passion et qui se battent pour en faire leur métier/leur quotidien.  Comme l’a un jour dit Confucius : “Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez jamais à travailler un seul jour de votre vie”.  Il montre à quel point certains domaines requièrent de l’énergie et du temps et en particulier quand certains pensent que ça ne vous est pas destiné. Ce film plein d’espoir est parfait pour se motiver à réaliser de merveilleuses choses en 2025 !