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Thelma et Louise, girls just wanna have fun !

A la suite de la journée internationale des droits des femmes (le 8 mars dernier), il était évident de ressortir des placards le film culte et une la référence féministe qu’est Thelma et Louise

Réalisé par Ridley Scott, le film raconte l'histoire de Thelma (Geena Davis), une jeune femme au foyer sous l’emprise d’un mari violent et extrêmement macho, et Louise (Susan Sarandon), indépendante et serveuse dans une cafétéria. Frustrées de leur quotidien monotone, les deux meilleures amies partent en weekend sur les routes de l’Arkansas pour assouvir leur soif de liberté, mais le projet d’excursion entre filles se transforme dès le premier arrêt en évasion criminelle à travers les États-Unis du Sud. Les deux femmes doivent échapper aux troupes de police à leur trousses, menées par l’enquêteur Hal Slocombe (Harvey Keitel). L’acteur Brad Pitt y fait sa première apparition, dans le rôle d’un auto-stoppeur aussi séducteur que fourbe. Outre le nombre colossal de nominations, le film remporte plusieurs prix, dont l'Oscar du meilleur scénario original l’année de sa sortie.


Susan Sarandon et Geena Davis dans Thelma et Louise (1991)
Susan Sarandon et Geena Davis dans Thelma et Louise (1991)

Un film miraculé : 

Écrit par la scénariste Callie Khouri, le film a bien failli ne jamais voir le jour. Son thème (surtout son engagement féministe), et la scène finale tranchaient radicalement avec la production hollywoodienne classique et suscitèrent la méfiance d’un bon nombre de producteurs et réalisateurs. Lors de sa sortie en 1991, Thelma et Louise fit polémique aux États-Unis, notamment par sa mise en scène de deux héroïnes, répondant par les armes à la violence masculine. En effet, alors que les deux femmes passent leur première soirée dans un bar dansant sur le bord de la route, Thelma se fait agresser par un homme (visiblement éméché par la boisson). Louise, venue à sa rescousse car inquiète par la soudaine disparition de son amie, shoote l'agresseur d’une balle dans le plexus, sous le coup de la colère. Ce meurtre sera le premier crime d’une longue séries à suivre tout au long du film, des crimes et délits par lesquels les deux femmes semblent s’épanouir et découvrir une nouvelle forme de liberté. 


Un film aux multiples genres : 

Lors de sa sortie en 1991, Thelma et Louise séduit la critique, qui lui reconnaît un statut d’œuvre à part dans une industrie hollywoodienne plutôt habituée à la testostérone qu’aux femmes libres et puissantes. Tournée en Californie, dans l’Utah, ainsi que dans les parcs nationaux des Arches et de Canyonlands, la folle poursuite en Thunderbird décapotable, le film se situe à l'intersection de plusieurs genres cinématographiques. Oscillant entre le western par son ode aux paysages et désert sud américain, avec des airs de road movie ou encore de buddy movie, le film va même emprunter des codes au airs thriller, avec des scènes de courses poursuites et de braquages à main armées. Instantanément considéré comme un classique du cinéma hollywoodien, Thelma et Louise est aujourd'hui un film culte qui dépasse le cadre de la cinéphilie, puisque est aussi une référence féministe.  


L’émancipation féminine ? 

Comme dit précédemment, les deux femmes quittent l'Arkansas, et sont bien décidées à profiter de ces heures de liberté. Elles s'arrêtent en cours de route dans bar aux allures de boîte de nuit. Alors qu'un homme essaie de violer Thelma sur le parking, Louise arrive in extremis, sort un revolver et empêche le viol. Devant la vulgarité et l'agressivité de l'homme, elle le tue. Louise refuse catégoriquement de se rendre à la police et décide de prendre la direction du Mexique, entraînant Thelma dans sa cavale.


Le film pose la question de la réponse à la violence par la violence, et fut longtemps critiqué pour ce point de vue, considéré plus tard par le genre du rape and revenge. Mais les deux femmes ont-elles le choix ? Dans un monde qui les oppresse et scrute leur moindre mouvement, le seul moyen qu’il leur reste pour se libérer est, malheureusement, par usage de la violence. L’évolution du personnage de Thelma témoigne de cette dynamique. D'abord  refusant tout type de violence et semblant plutôt passive, naïve, voire “faible”, Thelma apparaît comme séductrice, pomponnée aux allures de pin up. A la fin du film, avec les cheveux en bataille et un jean sale, elle n’a plus aucunes hésitations à braquer une station service afin de récupérer l’argent qu’on leur a volé. Cette tournure témoigne de la perte d'espoir du personnage envers une société patriarcale, qui donnera toujours raison aux plus musclés. N’oublions pas que bien que réalisé par un homme (Ridley Scott), le film est écrit par une femme (Callie Khouri) !


Et les hommes dans tout ça ? Brad Pitt, Harvey Keitel, le mari de Thelma, le lover de Louise, le conducteur du camion, les policiers…tous semblent relégués au second plan, ne servant uniquement qu'à entraver la liberté des deux femmes. 


Enfin, le baiser final qui précède la fin tragique des deux femmes est comme la cerise sur le gâteau, le point de non retour, comme un doigt d’honneur au patriarcat.

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