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Shine, la passion dévorante et le film médiocre

Shine (1996) réalisé par Scott Hicks, c’est le biopic d’un jeune prodige de musique, David Helfgott (interprété par Geoffrey Rush). De ses premières interprétations à ses relations conflictuelles avec son père tout en passant par Rachmaninov, le film fait le récit d’une grande partie de la vie de l’artiste. 



Une narration décousue et ennuyante

Il est difficile de critiquer le scénario d’un biopic. En effet, il s’agit là de la vie d’une personne existant réellement (ou ayant existé). Cependant, le récit de Shine est contradictoire et le spectateur s’y perd. Le père de David, Peter (joué par Armin Mueller-Stahl), le force dès son plus jeune âge à jouer du piano. Lorsque David s’intéresse à d’autres activités, il est sévèrement réprimandé. Pourtant, lorsque le jeune garçon souhaite étudier à l’étranger et quitter le domicile familial, s’ensuit une dispute bien plus violente. Peter s’oppose systématiquement à tout ce que David tente d’entreprendre. Si l’on comprend qu’il existe un conflit intergénérationnel, le problème est que celui-ci prend tellement de place que le récit en devient presque fade. Aucun des personnages ne peut avancer et l’histoire non plus. Le récit en est bloqué. 


Uniquement des acteurs masculins… mais au moins de qualité

Cette relation père-fils prend tant de place à l’écran que le reste de sa famille est oublié. Ses sœurs, qui étaient les compagnes de jeu du jeune David sont laissées de côté par la narration. On n’en revoit qu’une seule, qui vient rendre visite à David adulte. Pour ce qui est de la mère de la famille, elle n’est aperçue qu’une fraction de seconde, dans un travelling lors du concert final. Le test de Bechdel ne passe vraiment pas pour Shine…

Si les acteurs masculins sont autant mis en avant, ils ont un talent indéniablement incroyable. La performance des trois acteurs interprétant David (Alex Rafalowicz, Noah Taylor et Geoffrey Rush) est spectaculaire. Notamment lors de l’interprétation de Rachmaninov, Noah Taylor offre au spectateur une performance époustouflante. La mise en scène vient isoler le personnage, alors perdu dans son univers. Il est presque assimilé à un robot alors que les sons des notes disparaissent, le spectateur n’entendant que les doigts frapper le piano. Les acteurs rendent un bel hommage à David Helfgott et son génie. De plus, ils présentent sa maladie de façon naturelle. Surtout Geoffrey Rush, offrant une performance très convaincante d’une personne souffrant de troubles schizophréniques. 


Cependant, tous les personnages du film ne sont pas aussi aboutis que David. Certains sont plats et ne semblent n’être là que pour meubler l’histoire, trop creuse. Un choix esthétique surprend d’ailleurs énormément lors du visionnage. Alors qu’il y a 3 acteurs différents pour interpréter David: l’enfant, l’adolescent et l’adulte; les parents restent inchangés. Ce ne sont pas juste les mêmes acteurs, mais le maquillage également reste le même. Ce qui rend David adulte quasiment au même âge que son père à la fin du film, c'en est très perturbant. Peut-être est-ce un moyen de montrer que David a su vivre et être heureux un temps, quitte à vieillir tandis que son père reste inchangé, le temps s’étant arrêté lorsque son fils a quitté le domicile familial… ? Dans tous les cas, cette idée resterait très maladroite. 



Le scénario est bancal et la fin décevante. Étant donné qu’il s’agit de la vie d’une personne réelle. Mais ce n’est pas pour autant que le scénario n’aurait pu être romancé par moments afin de rendre le film plus dynamique. Finalement, si le projet de Shine avait pu être une docu fiction, il aurait été bien plus intéressant.

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