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Sex, comté and rock'n roll.

  • Photo du rédacteur: Marine
    Marine
  • 20 janv.
  • 2 min de lecture

Mon coup de coeur de la sélection un certain regard du Festival de Cannes 2024, Vingt dieux, le premier long-métrage de la réalisatrice jurassienne Louise Courvoisier, raconte le joli récit initiatique du jeune Totone (Clément Faveau), qui, après la mort brutale de son père, va apprendre deux choses essentielles à la vie : faire du comté et des cunnilingus.


Clément Faveau en Totone dans Vingt dieux de Louise Courvoisier (2024)
Clément Faveau en Totone dans Vingt dieux de Louise Courvoisier (2024)

Le film s'ouvre sur un long travelling dans une fête au village. On y suit un homme de dos, son débardeur gris plein de sueur et un énorme fut de bière dans les mains. Une fois le fut installé, la caméra se redresse, laissant entrer dans le cadre notre héros Totonne, et sa bande de copains blonds. Dès les premières secondes, l’ambiance du film est posée : des chansons paillardes, des accolades, des bières à n’en plus finir et des cigarettes au bec. Puis, le film prend un tournant tragique lorsque le père de Totone meurt soudainement d’un accident de voiture, laissant son fils et sa fille Claire (Luna Garret), livrés à eux-même.


Totone peut ainsi compter sur le soutien de ses deux meilleurs amis, Francis (Dimitry Baudry) et Pierre-Henry (Lucas Marillier). Par manque d’argent, ils se lancent un pari complètement fou : remporter la médaille du Comté d’or, et ses 30 000 euros. On passe du rire aux larmes, devant des comédien.nes aux émotions d’une sincérité étonnante, d’autant que les acteur.rices sont tous.tes amateur.es, et originaires de la région Franche-comté.  


Le film aborde l’amour d’un angle que je n’avais encore ou très rarement vu au cinéma. En effet, Totone rencontre… comment dire… des problèmes d'érections. Et je voudrais raconter une des scènes qui m’a donné envie de me lever debout sur mon siège en velours rouge, et d’applaudir. Totone et sa bande s’introduisent chez Marie-Lise (Maïwène Barthelemy), pour lui voler du lait. Afin de récupérer les clés du local, Totone entre chez Marie-Lise et les deux terminent vite dans le lit de cette dernière. Étant impuissant de nouveau à cause de l’anxiété, Totone déclare le rapport terminé. C’est sans compter Marie-Lise qui lui réplique que “c’est pas parce que lui ne peut pas qu’elle ne peut pas non plus !”. Totone découvre alors une nouvelle passion, le cunnilingus. Une passion confirmée plus tard dans le film lorsque les deux sont allongé.es dans la paille et Totone réclame à Marie-Lise “on peut faire comme la dernière fois ?”. 


Malgré son sous-texte tragique et une récit qui se déroule dans un environnement précaire, le film ne s’enfonce jamais dans le pathos, ni ne s'apitoie sur le sort des personnages. Au contraire, la réalisatrice les montre tel.les qu’iels sont : des jeunes personnes en quête de sens. 


Vingt Dieux est un film sur la résilience face au deuil et le courage de la jeunesse des campagnes, souvent délaissée et rarement glorifiée. En prenant comme sujet sa région natale, et en mêlant souvenirs personnelle et fiction, Louise Courvoisier signe une lettre d’amour débordante de gaieté à un patrimoine peu reconnu et aussi peu représenté, la campagne jurassienne. Foncez le voir, il est génial.

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