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Ring : la cassette originelle

Lorsque les américains s’approprient une idée pour en faire quelque chose de moins bon, autant ne regarder que l’original. C’est ce qui est arrivé à Ring (1998) réalisé par Hideo Nakata qui a connu un remake américain The Ring d’une qualité médiocre quelques années plus tard. 



Une cassette maudite, un couple d’ex-mariés soudain enquêteurs et un (voir deux) enfant(s) à sauver. Si le remake américain est le souvenir que l’on garde de la fille aux longs cheveux noirs sortir de la télé, l’original est tout à fait différent. Certes cette scène culte apparaît dans la première version mais tout à la fin. L’horreur n’est pas le thème principal du film, qui ressemble plus à une enquête. Le spectateur est tenu en haleine jusqu’à la toute fin : Asakawa (Nanako Matsushima) et Ryuji (Hiroyuki Sanada) vont-ils réussir à lever la malédiction de la cassette ? 


A la fois cassette et intrigue

En vogue dans les années 90, la cassette est l’objet clé du film. Ce qui effraie le spectateur est ce qu’elle contient : la vidéo. C’est également ce qui déclenche la malédiction et la résout. Ring vient alors jouer sur cet aspect, entre film moderne et home video, ce qui vient plonger le spectateur au cœur de l’intrigue. Notamment lors des visions des personnages, qui sont en noir & blanc, d’un aspect presque documentaire. La date de chaque jour passé dans le film est rythmée par un titre qui s'affiche comme un compte à rebours, en plus d’un coup se fait entendre : la mort guette Asakawa. 

L’esthétique est simple mais pesante. Contrairement au remake américain, aucun filtre bleu ridicule n’est utilisé, l’ambiance est dans le récit même de la narration, pas dans un artifice. C’est l’histoire d’une journaliste qui met malencontreusement la vie de son enfant en jeu, et qui va tenter le tout pour la sauver.


Des enfants ou des parents absents ?

Malheureusement, cette partie de l’histoire n’est pas assez mise en avant. Alors que l’on aurait pu insister sur l’amour que sa mère lui porte, l’enfant est très souvent relégué au second plan et n’est que très peu présent dans le film. Pourtant, c’est le sujet principal du film : l’amour / le rejet d’un parent envers son enfant. Sadako est brutalement assassinée par son père. Elle veut alors se venger et montrer au monde entier la cruauté qu’elle a subie. Le fils d’Asakawa, Yoichi (Rikiya Otaka), est toujours mis de côté. Il vit seul, mange seul, va à l’école seul, rentre de l’école seul, sans jamais d’aide parentale. La seule figure parentale qu’il recevra dans le film, c’est son grand-père, chez qui il est mis en garde. Il lui apprend à pêcher pendant que sa mère vadrouille pour le sauver de la malédiction dans laquelle elle l’a emmené. Faire un parallèle plus évident entre Sadako et Yoichi aurait pu être bénéfique pour Ring. Et en tirer des conclusions plus justes que simplement “il faut copier la cassette pour se libérer de l’esprit de Sadako” ! Non, la morale devrait plutôt être : “Ne faites pas d’enfant si c’est pour ne pas s’occuper d’eux, les jeter dans un puits et les voir vous hanter pendant sept jours jusqu’à votre mort”.


Ambiance pesante oui, mais suffisante … ?

Si l’on s’attend à avoir aussi peur que devant le remake, cela peut en être frustrant. Certes, la fameuse scène où Sadako sort de la télévision est exceptionnelle mais hormis cette dernière, rien ne fait réellement peur. Les moments de frisson se comptent sur les doigts d’une main. Ring n’en est pas pour autant moins bon. Il s’apparente plus au genre thriller / surnaturel ou bien film d’enquête ayant quelques moments effrayants qu’un film plein de screamers stupides. 



La version originale est bien différente de son remake, possédant une intrigue mieux ficelée et une esthétique plus simple. Le film va droit au but, malgré quelques tournants qui auraient pu être pris. 

En attendant, si l’on a toujours aussi peur de voir une jeune fille aux longs cheveux noirs sortir d’un puits, la version parodique de Scary Movie 3 existe toujours. Si le remake américain a fait de Ring une version nettement moins bien, Scary Movie 3 en a fait une version nettement plus hilarante.

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