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Love lies bleeding (2024) : fuck cigarettes (and the patriarchy).

Après le thriller Saint Maud (2019), la réalisatrice britannique Rose Glass nous présente un nouveau long-métrage complètement déjanté, Love Lies Bleeding (2024), produit par A24, une romance lesbienne ultra sensuelle entrecoupée de scènes de combats sanglantes devant lesquelles il est dur de garder les yeux ouverts. 


Kristen Stewart et Katy O'Brien dans Love Lies Bleeding (2024).

Histoire d’amour lesbienne : 


Le film raconte l’histoire de Lou (Kristen Stewart), une jeune femme travaillant dans la salle de sport (la “gym”) de son père. Entre sa relation conflictuelle avec son père, sa sœur qui se fait battre par son mari, et sa tentative désespérée d’arrêter la cigarette, elle fait la rencontre de Jackie (Katy O'Brian), une jeune bodybuildeuse itinérante se préparant à un concours de culturisme à Las Vegas. 


Instantanément, les deux jeunes femmes tombent amoureuses. S'ensuit une relation passionnelle qui commence par la fascination, pour arriver au stade de l’obsession, voir de l’addiction à l’être aimé. 


On voit clairement la pâte de la cinéaste à travers ses choix de plan et de montage, ajoutés au style de production A24. La caméra filme les corps d’une manière très crue, en étant très proche de la peau luisante, on entend le bruit des muscles qui s'étirent et les os qui bougent. Rose Glass montre sa fascination pour les corps, les fluides corporels, les scènes de sexes, les scènes de meurtres et les cadavres… 


Des hommes pathétiques : 


Lou, Jackie, et les autres personnages féminins du film, doivent faire face à des obstacles et entraves dans leur quotidien, obstacles généralement incarnés par une masculinité dominatrice et en position de puissance / contrôle sur ces femmes. Pourtant, le film montre cette masculinité d’une manière peu flatteuse, humiliante, faible et lâche par rapport au courage et à la persévérance des personnages femmes. 

Par exemple, le mari de la sœur de Lou, Daisy, est présenté comme stupide, égoïste, impulsif et craintif face au père de cette dernière. La réalisatrice prend ainsi un malin plaisir à lui exploser la figure et à montrer son cadavre défiguré à l’écran à plusieurs reprises. 

Cette revanche contre le patriarcat arrive dès la première rencontre entre les deux femmes. En effet, Jackie et Lou sont suivies et accostées par deux hommes en sortant de la salle de sport, et Jackie assène un coup de poing magistral dans la figure de l’un d’entre eux. 


Un film autour des addictions : 


Le film appuie sur le comportement autodestructeur des personnages. Ils et elles constituent leur propre danger, sont prisonnie.res de leurs addictions. On peut parler de Lou et la cigarette, de Jackie et les stéroïdes, de la sœur de Lou à son mari qui la bat, au père de Lou face à la violence et le trafic illégal, sans oublier les deux femmes qui sont en réalité addictes l’une à l’autre.


A travers les personnages, on se rend compte à quel point il est facile de sombrer dans une addiction et comment elles se révèlent destructrices pour notre corps et notre esprit. Celles-ci se traduisent à l’écran par des changements de cadre, des ralentis, grâce au montage et à la bande son. Par exemple, la scène de danse de Jackie lors du concours à Las Vegas retranscrit parfaitement le sentiment lorsqu'on est prisonnie.ers d’un comportement addictif. 


Mélanger les genres, un pari risqué mais réussi : 


Au fil du visionnage, le film s’essaye à un mélange de genres assez cocasses. Il s'agit bien évidemment d’un film à l’esthétique très pop, avec plein de couleur et une bande son qui bouge bien, mais on dévie parfois vers le film de mafia, de gangsters, avec des scène de fusillades, de courses poursuite en voiture où on se demande si on ne s’approche pas du road movie, jusqu'à dériver encore et arriver au fantastique dans les dernières minutes. 


Rose Glass a-t-elle décidé de condenser tout un panel de genres en un seul film, et c’est réussi avec brio. Elle n’oublie pas de revenir à son thème principal : la relation entre Lou et Jackie. 

Cependant, la cinématographie est si poussée et ficelée dans les moindres détails que le scénario paraît parfois un peu laissé de côté. 


Au final, Rose Glass dira en interview : “c’est l’histoire d’une femme (Lou), qui essaye d’arrêter de fumer, mais qui à la fin, n’y arrive pas”. 

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