Le vilain petit robot.
- Marine
- 28 oct. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 nov. 2024
Dans un futur hypothétique, l’unité Rozzum 7134, alias Roz, se retrouve sur une île sauvage et isolée de la civilisation humaine, suite au naufrage de son paquebot de livraison. Perdue au milieu des animaux sauvages, la robot d’Universal Dynamics va devoir se reprogrammer afin de s’adapter au monde sauvage, non régi par la technologie, mais par les lois de la nature. Son destin est également chamboulé lorsqu’elle décide de s’occuper d’un œuf d’oie tombé du nid.
Le scénario est adapté du roman éponyme de l’écrivain américain Peter Brown, où ce livre est particulièrement apprécié par les enfants.
Ce sublime film d’animation dont la musique est signée Kris Bowers, s’inscrit dans la continuité de la collaboration entre DreamWorks et le réalisateur états-unien Chris Sanders, à qui on doit Lilo et Stitch, mais également la trilogie des Dragon et Les Croods. Le film est d’ailleurs gourmand en références à ces dessins animés que les plus fans d’entre nous auront bien sûr remarqués – en voici une : la jambe de bois de Roz qui rappelle celle de Harold dans Dragon. On retrouve au doublage de la version originale, l’actrice Lupita Nyong’o qui incarne Roz, mais aussi, et très surprenant, Mark Hamill dans le rôle de l’Ours, Kit Connor pour JoliBec, ou encore Pedro Pascal qui prête sa voix à Escobar, un renard filou et, ma fois, plutôt charmeur.
Le Robot sauvage est un film post-apocalyptique qui se situe après une catastrophe écologique, ici une montée des eaux. Lors d’une séquence de voyage, on peut d’ailleurs voir l'effrayante image de ce qui s’apparente être le Golden Gate Bridge englouti sous les eaux. Avec pour thème sous-jacent l’écologie et la reprise de la nature sur l’humanité, on peut citer de nombreux films d’animations sortis cette année, comme le brillant Flow de Gints Zilbalodis (2024) ou encore Sauvages de Claude Barras (2024) – à voir en salle absolument.
Prenons le temps de saluer le travail d’animation, avec un dessin au style peinturluré magnifique, aux couleurs vives, qui contraste avec le monde des humains, très droit, très rangé. Cette esthétique luxuriante, tel un coucher de soleil permanent, souligne la froideur du robot, sa rigidité et sa façon binaire de penser, qui nous rappelle bien évidemment le monde technologique et digital. Un hommage à la nature ? Un pied de nez à l’humanité qui s’autodétruit consciemment ? Personnellement, j’ai mon idée sur la question.
Parlons d’un gros point fort du film : la finesse de son écriture. L’omniprésence de la mort dans l’environnement est abordée avec un ton humoristique. Faire un film avec des personnages animaux, c’est génial. D'autant plus car ces animaux sont conscients de la fragilité de leur existence et de leur positionnement dans la chaîne alimentaire, ils vont donc désacraliser la violence d'un décès. L’exemple le plus frappant (et à mes yeux, le plus tordant), est cette maman opossum devenue habituée à voir ses enfants mourir un par un.. Cette atmosphère brutale contraste avec l’aspect plastique du film. Ces animaux tout mignons dans cette nature chatoyante sont en réalité conscients de la fragilité de leur existence, et ça fait du bien de dédramatiser la mort.
Avec Le Robot Sauvage, le studio DreamWorks se rapproche du studio Disney, surtout dans la progression de ses personnages. Nous pensons à Jolibec, dont le parcours nous rappelle le court métrage Le Vilain Petit Canard. Ce personnage autour duquel s’enroule l’intrigue, est une oie qui aurait dû mourir dès la naissance, mais que le robot a réussi à sauver et à élever comme son propre enfant. Il est donc gauche, petit, moins doué que les autres oies, qui ne se cachent pas pour lui faire savoir. Le trio JoliBec, Roz et le renard Escobar nous rappelle ces trios à la Harry Potter qui nous font sentir l’un des leurs, tant ils sont proches de la réalité. Ces personnages nous touchent plus par leur défaut que par leurs qualités finalement. Au fond, on est tous.tes un peu JoliBec.
C’est mignon, on pleure beaucoup, mais on reprend espoir, et c’est tout ce dont on a besoin en ce début d’automne quand les partiels et le blizzard arrivent à grand pas. Alors je vous le répète une dernière fois : enfilez votre pull le plus cocooning et filez en salle voir Le Robot sauvage de Chris Sanders.
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