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L’univers fantastique d’Alice aux pays des merveilles, réinventé sous le regard expert de Tim Burton.

Si l'on mélange Lewis Carroll, Tim Burton et Disney, on obtient alors deux Oscars et une recette à plus d’un milliard de dollars pour le film Alice au pays des merveilles, le live action sorti en 2010.



Une recette inédite, excentrique et assurément renversante.


Pour cette version d’Alice au pays des merveilles de Tim Burton de 2010, partez de l’univers sorti directement de l'imaginaire de Lewis Carroll en 1865 dans lequel, on garde ces personnages et leur folie tout en extirpant l’esprit sombre et adulte du livre. Dans un scénario de Linda Woolverton, deux sœurs aux antipodes l’une de l’autre se disputent le pays des merveilles. L’une rouge avec une tête aussi grosse qu’une fraise ayant pris le pouvoir par la force avec son affreux dragon le Jabberwocky. Tandis que l’autre, privée de son statut de reine, conserve ses allures d’une princesse excentrique et fortement cliché, aussi blanche qu’une île flottante. Prenez ensuite deux lapins, un blanc et peureux, un autre frêle et fou, une souris fugace, deux jumeaux dodus et des animaux qui parlent, sans oublier un Chapelier fou et Alice. Vous obtiendrez alors une équipe déjantée et courageuse et complètement insensée. Pour finir, allier ces ingrédients dans un monde fantastique dans lequel La Alice a la responsabilité de les libérer de l’emprise de l’horrible Reine Rouge. Ce film de Tim Burton, c’est exactement le rocambolesque que l’on souhaite voir et auquel on s’attend pour un film avec une telle affiche.

Par cette intrigue légère en originalité, le réalisateur aiguise son casting hollywoodien avec des spécialistes du genre excentrique comme Johnny Depp qui interprète le Chapelier fou, Mia Wasikowska qui joue Alice, Helena Bonham Carter dans le rôle de la Reine Rouge et Anne Hathaway dans celui de la Reine Blanche. Pour un film à un budget de deux cents millions de dollars avec un scénario aussi limpide, estimons-nous heureux que le casting soit à la hauteur des moyens déployés. Helena Bonham fidèle à ses talents d’actrice semble porter toute une histoire dans laquelle l’antagoniste n’est que purement méchante. Johnny Depp lui n’est plus qu’un simple personnage secondaire, il prend toute la place à l’écran et apporte les émotions qui nous manquaient. Comme avec le long métrage Le roi de cœur de Philippe de Broca de 1966, le personnage du fou n’est pas aussi creux qu’on souhaiterait l’imaginer. Peut-être que le fou est au final le seul être sensé dans cet univers.


Un étonnant et somptueux voyage visuel au cœur du pays des merveilles. 


Ce long métrage aux pays des merveilles ne nous laisse pas une seconde de pause, en une heure quarante huit, il faut intégrer tout un univers étrange et décalé dans un décor fondamentalement riche en détails. Lorsque Alice traverse le terrier et passe cette petite porte, les animaux, les plantes semblent réelles et se mettent à parler. Spontanément immergés dans l’action, les effets de mise en scène, les transitions et les plans-séquences sont rapides, épiques et fluides. Tout s'enchaîne et fort heureusement sinon on se lasserait. Ayant pour objectif de faire briller son long métrage, il utilise une nouvelle technique pour nous immerger dans son univers, celle de la 3D réflexif ajoutée en post-production qui mélange images réelles et images d’animation. Les créatures féeriques et monstrueuses jusque-là dans notre imaginaire et sur les peintures peuvent enfin prendre vie à l'écran. Par tous ces détails, on entre pleinement dans le pays des merveilles, on a les yeux partout et nulle part à la fois sans vraiment savoir sur quoi poser notre regard. Malgré tout, on s'habitue très rapidement à cet univers hétéroclite où il est difficile d’oublier la prouesse visuelle que nous propose ce film. 


L'ascendant de la direction artistique.


Le scénario est intelligible et c’est peut-être ce à quoi on peut s'attendre lorsque l’on regarde un film qui se concentre autant sur les effets spéciaux. Cependant le décalage entre un budget aussi important et un scénario aussi ordinaire a de quoi nous surprendre. Malgré cela, il ne faut pas confondre cet aspect-là des effets visuels avec celui de cet exploit visuel artistique et original qu’il nous propose. Et qui en 2010 a bien mérité l’Oscar de la meilleure direction artistique et celui de la meilleure création de costumes. Dans cette idée-là, on peut aborder ce film comme dans une véritable représentation artistique du monde dans lequel on souhaite nous immerger. Par exemple, dans ce film, on se trouve littéralement dans la peinture de l'Abbaye dans la forêt de chênes de 1909 de Gaspard Friedrich. Cette référence n’est pas anodine quand on sait que son peintre était connu pour faire des peintures d'états d'âme. Cet aspect renforce l’idée que l’on ne sait pas si Alice est en plein rêve ou dans un réel monde fantastique. Cette ambiguïté réussit tant bien que mal à être maintenue tout le long du film. Même si malheureusement ce seul suspense est gâché par la fin. La morale qui pourrait en sortir n’est pas claire et ne découle pas naturellement. Tous les aspects du livre sur la découverte de soi, de la complexité du passage à l'âge adulte sont trop explicité au début et à la fin mais sont complètement absents tout le long. Pour finir, si vous vous attendez à du pur Tim Burton vous risquez d'être déçu. Disney est passé par là et ce film où tout doit être hors du commun, étrange et perturber le spectateur semble être finalement conçu pour être accessible à tous ce qui fait perdre alors le rêve fantastique et original que nous promet Alice au pays des merveilles.  






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