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  • Photo du rédacteurJasmine

L'Amour et les Forêts: le côté obscur des Parapluies de Cherbourg

Blanche rencontra Grégoire lors d'une fête. Ils tombèrent amoureux, se marièrent mais ne vécurent pas heureux pour toujours...

Présenté en compétition à Cannes cette année, L'amour et les Forêts est sorti le 24 mai dernier au cinéma. Adapté du roman du même nom d'Eric Reindhart (2014), l'histoire paraît encore plus poignante, 3 ans après la vague du mouvement #MeToo.

La première chose à noter quant à ce film est le jeu d'acteur. Alors que le sujet du film est si délicat, Melvil Poupaud (Grégoire Lamoureux) est effrayant, passant d'homme parfait à un homme manipulateur, violent et dangereux. Ce travail n'aurait pu être aussi remarquable sans compter celle qui joue son épouse: Virginie Efira. En plus d'interpréter une femme victime de son mari, elle joue aussi la sœur jumelle de celle-ci: Rose.

Le film lorsqu'il n'est pas ponctué de scènes poignantes et cruelles, joue sur une tension et une ambiance pesante. Dans l'une des dernières scènes du film, Grégoire, dans un excès de rage, étrangle Blanche sur leur lit. Tour à tour, le mari et l'épouse se voient dans le reflet du miroir de la coiffeuse à côté du lit. Alors que Blanche est terrifiée, Grégoire semble presque se complaire face à l'image que lui renvoie cette coiffeuse. C'est dans cette scène si intense que se révèle le jeu de Melvil Poupaud à son point culminant.

Bien que l'histoire originelle demande des sœurs jumelles, il est tout de même très perturbant de voir deux Virginie Efira à l'écran. D'autant plus que la mise en scène, ne rendait pas du tout réaliste le dialogue entre les deux personnages. Souvent, elle était limitée à de simples champ/contre-champs en gros plans sur le visage de l'actrice. Ce qui rendait les scènes de dialogue entre les deux jumelles étranges.


Cependant, un autre aspect marquant du film vient vite faire oublier les deux Virginie Effira: le travail sublime du chef opérateur, Laurent Tangy. En effet, les couleurs et lumières du film sont très travaillées et donnent une beauté plastique digne de l'argentique des années 1970. L'Amour et les Forêts rend évidemment hommage aux films d'Eric Rohmer quant à sa colorimétrie mais il rappelle aussi les films de Jacques Demy. Notamment lors de la scène chantée dans le camion de déménagement de Blanche et Grégoire. Finalement, c'est comme si Valérie Donzelli avait emprunté les codes esthétiques des deux réalisateurs mais pour en faire un film sombre. Dans tous les sens du terme.

Les couleurs ont toute une symbolique bien à elle. Le bleu représente le mal, la manipulation et le mensonge. Bien entendu, le bleu est principalement présent lorsque Grégoire est présent (ou évoqué). Le rouge, symbolise les moments de plaisir ou de joie, notamment lors des scènes de sexe. Le blanc quant à lui, n'est présent qu'à certains moments importants du film et semble représenter la liberté, la voie de la guérison pour Blanche. Peut-être trouve-t-elle finalement le chemin qui la ramènera à elle-même ?


Enfin, l'Amour et les Forêts adopte une narration simple et efficace. Le sujet, pourtant si difficile à évoquer a été traité avec minutie, et cela se ressent dans le travail des acteurs et actrices mais aussi dans celui du chef opérateur. Nous ressortons de la salle profondément marqués, et c'est là que réside le pouvoir de ce film.







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