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How to normalize rape and destroy sorority

  • Photo du rédacteur: Jasmine
    Jasmine
  • 17 nov. 2023
  • 3 min de lecture

Le dernier film, How to have sex, de Molly Manning Walker vient de sortir au cinéma. Ce dernier a reçu le prix “Un certain regard” à Cannes. Malgré un nom assez inhabituel, le film traite d’adolescentes en vacances, prêtes à tout pour coucher le plus possible. Avec un fond moralisateur, le film paraît ouvert d’esprit et dénonciateur d’une société cruelle. Cependant, le message est brouillé et croule sous une représentation stéréotypée de la jeunesse.


Mia Mckenna-Bruce dans "How to have sex"

Des personnages différents mais clichés

Tout d’abord, les personnages sont divers. Ou plutôt, les personnages féminins sont divers. En effet, chacune des trois filles a une personnalité forte qui la différencie l’une de l’autre. L’une est intelligente, l’autre ne l’est pas et la dernière est une pimbêche. Malgré la diversité des profils, nous pouvons facilement noter qu’ils ne se résument qu’à quelques traits de personnalités banals. Cependant, le jeu d’acteur vient sauver ces personnalités creuses. Tara, Skye et Em’ (interprétées respectivement par Mia Mckenna-Bruce et Lara Peake) sont des jeunes filles que l’on a toutes connues au moins une fois dans notre vie.

Il en est de même pour les hommes dans le film. Nous connaissons tous des hommes très peu fréquentables. Samuel Bottomley (Paddy) joue à la perfection l'homme détestable tandis que Shaun Thomas (Badger) est un homme brutal qui sait se montrer sympathique par moments. Mais ils restent tous les deux des personnes toxiques, des “red flags”. Ils vont venir envenimer la sororité des filles, déjà bien ternie.


Une sororité biaisée

Dès la séquence d’ouverture, nous voyons un trio de filles qui apparaissent comme inséparables. On les envie presque de vivre leurs meilleures vacances ensemble. Le cadre est idyllique, leur amitié paraît indestructible et leur plafond bancaire est apparemment illimité. Plus le temps passe, plus on découvre le véritable lien qui unit les trois filles: l’hypocrisie. Skye ne le cache même pas. Elle n’hésite pas à rabaisser Tara en public et ignore volontairement les signes de détresse de son amie. Em’, quant à elle, cherche l’attention de ses amies en se dévalorisant par rapport à ses notes. Mais lorsque ses résultats d’examen arrivent, elle oublie complètement ses amies pour se vanter, boire et coucher avec son amour de vacances. Aucune des deux filles ne remarque que Tara va très mal tant elles sont occupées à s’amuser chacune de leur côté.

Tant de films proposent une vision entachée de la sororité. On a presque l’impression que toutes les amitiés entre filles sont fausses et qu’elles se font toutes des coups bas les unes derrière les autres. Alors que ce film semble donner une vision fraîche et nouvelle de la jeunesse, il n'en propose qu’une vision limitée des relations amicales.


Une morale ambiguë

La fin est probablement ce qui détruit le plus le film. Tara avoue finalement à Em’ que sa première fois n’était pas si romantique que ça. Elle lui reproche alors de ne pas le lui avoir dit plus tôt. Ce qui est la pire chose à dire à quelqu’un qui vient de subir un viol. Tara se confie à son amie qui n’arrive même pas à aligner quelques mots de soutien. Et puis, même si Tara avait révélé ce qu’il s’était passé à Em’, l’aurait-elle aidée?



A la toute fin, Tara suit Em’ et Skye en courant et en criant joyeusement, on a l’impression que le film a fait une boucle et que l’on est revenus au tout début. Comme s’il ne s’était rien passé. Finalement, un viol, ce n’est pas très grave, ça arrive. La morale est donc qu’il faut faire attention avec qui on couche… pas que l’on doit apprendre aux hommes à ne pas violer.


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