Driving Madeleine, un film qui va vous faire pleurer comme une...

Son titre français « une belle course » porte plus que bien son nom. La dernière course du reste de sa vie. Un taxi colérique (Dany Boon), une nonagénaire nostalgique (Line Renaud), un duo emblématique.

Line Renaud et Dany Boon, dans le film "Une belle course"

Le scénario n’a pourtant rien d’inédit, une femme âgée qui choisit de prendre un taxi pour se rendre dans son nouveau lieu de vie, l’EPHAD, et qui tombe sur un conducteur aigri par la vie. Sauf que cette femme c’est Line Renaud, et que ce film, c’est son testament. L’effet miroir entre la protagoniste de l’histoire et la comédienne est alors clairement visible. Elle nous crève le coeur avec ses paroles d’une justesse sans précédent.

L’originalité d’un road movie parisien

Christian Carion, le réalisateur, réussi à nous faire voyager aussi bien dans le temps que dans l’espace et cela avec un timing quasi parfait. Des rues parisiennes au film d’époque, il n’y a qu’un pas. Le passé et le présent de Madeleine (Line Renaud) dansent magiquement au rythme d’une musique choisie sur mesure.

Derrière l’humour

Des sujets poignants sont abordés avec délicatesse et conviction, à l’instar des violences conjugales qu’a subi Madeleine. Les diverses flashbacks transportent directement le spectateur un demi siècle en arrière, lui permettant de visualiser les scènes (parfois très dures à regarder) de violences, avec une Madeleine jeune, interprétée par l’excellente, Alice Isaaz et un mari belliqueux, incarné par la gueule d’ange de Jérémie Laheurte, parfaitement horrible en monstre à l'allure d’éphèbe.

Un film que l’on imagine doux et inoffensif, qui se relève finalement orné de sévices dont la crudité n’est absolument pas voilée, avec des scènes accablantes s’insérant judicieusement dans notre imagination.

Lors de ces parenthèses souvenirs, les extraordinaires yeux bleus de Line Renaud, pétillent, comme si c’était sa jeunesse dont il était question, d’où le fameux « effet miroir » que nous percevons tout le long du film.

Dany Boon quant à lui, est plus que surprenant. Connu pour ses multiples comédies dont je ne m’efforcerai pas à vanter le succès, les films dramatiques n’ont jamais été son genre de prédilection.  Souvent assimilé au rigolo de la bande, il semble alors difficile de le prendre au sérieux. Regardez ce film, et votre avis sera aussi bouleversé que vous lors du générique. Une belle course est d’ailleurs, son seul et unique film dramatique en tant qu’acteur principal.

PS: Retenez bien cette phrase pour vivre plus longtemps « Chaque colère est un coup de vieux et chaque sourire est un coup de jeune » et surtout, allez embrasser votre grand mère.